ARTE aujourd'hui à 15h40 "Léonard de Vinci, la restauration du siècle"
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ARTE aujourd'hui à 15h40 "Léonard de Vinci, la restauration du siècle"
http://www.arte.tv/fr/Leonard-de-Vinci--la-restauration-du-siecle/6468542.html
En complément, un extrait de l'article du magazine "culture match"(18 Mars 2012)
"Le pinceau court sur la toile, monte et descend, s’arrête pour caresser la joue de Jésus. Une joue à bisous, rose et tendre. Léonard de Vinci a le chic pour donner la chair et la vie… Il reprend pourtant les traits du visage, les efface. Fait le tour de son chevalet, observe son tableau. Puis recommence à affronter la peinture, à faire et à défaire. C’est bientôt l’œuvre tout entière qui se décharne et se réduit à une esquisse.
Florence, octobre 1503. A 51 ans, Léonard est un fort bel homme, dont les cheveux argentés tombent au milieu de la poitrine. Elégant, il se parfume, porte des bijoux et un manteau rose, la couleur des nobles. Il revient de Milan, où il a réalisé pour le réfectoire du couvent de Sainte-Marie-des-Grâces une grande fresque. C’est « La Cène », un joyau qui a fait l’admiration des Milanais. Paré de la gloire du grand artiste, il n’a plus rien à prouver. L’entreprise Léonard, peinture, architecture et inventions en tout genre, ne connaît pas la crise. L’atelier de ce savant, poète, ingénieur et protégé des plus puissants seigneurs, de Ludovic Sforza à César Borgia, tourne à plein régime. Malgré cela, il veut célébrer son retour à Florence, ville de son enfance et de son apprentissage dans l’atelier de Verrocchio, par un coup de maître. Un défi pictural. Il imagine une composition à taille humaine autour du plus grand sujet de dévotion de l’époque : sainte Anne, patronne de la république de Florence depuis le 26 juillet 1343, jour où le tyran Gauthier de Brienne fut expulsé de la cité. Mère de la Vierge, elle est le plus souvent représentée avec sa fille et l’Enfant Jésus.
Léonard s’attelle à son œuvre sur un grand carton. Préambule à toute peinture, il sera ensuite reporté sur un panneau de bois. L’artiste invente une construction pyramidale commandée par un ensemble de courbes qui s’entrecroisent et s’enchaînent. Une prouesse, comme si trois personnages étaient regroupés en un seul. Sainte Anne est assise. La Vierge s’installe sur ses genoux. D’un geste gracieux, la Madone soutient son divin bambin, occupé à jouer avec un agneau. L’agneau sacrificiel. Sourire mutin, le petit d’homme cherche à attendrir la Vierge. Elle le réprimande avec douceur, prête à accepter le destin funeste du Christ. Jeux des regards. Scène de complicité entre une mère et son enfant. C’est un chef-d’œuvre de tendresse. Exposé en public au couvent de l’Annonciation durant deux jours, le carton préparatoire de Léonard fait l’événement. Les Florentins sont fascinés. Ils ont l’impression d’assister à un événement troublant : devant eux, Anne est rassurée de voir sa fille se résigner au sacrifice à venir de son enfant. La modulation des vêtements, la subtilité des carnations, l’attitude des personnages sont extraordinaires. En opposition à la manière sèche et rigide de ses prédécesseurs, Léonard noie « les contours d’une manière légère », comme l’écrira Diderot, pour restituer les volumes d’un corps, la profondeur d’un paysage. Donner l’illusion de la grâce et de la vie. Michel-Ange et Raphaël retiendront la leçon.
Retour à l’atelier. Léonard reporte les contours, commence à peindre sur le panneau de bois. Il reprend, modifie, approfondit, retrace, ne retient que l’essentiel, cherche le meilleur schéma. Inlassablement. Milan, Rome, la France. Dans la traversée des Alpes, « La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne » est du voyage, blottie dans une malle, contre « La Joconde » et « Saint Jean-Baptiste ». Dix-neuf ans de travail acharné aboutissent finalement à un chef-d’œuvre inachevé. Après tout, c’est la caractéristique de ce maître de la Renaissance : l’impossibilité de terminer la plupart des travaux qu’il entreprend. Ainsi, le duc Ludovic Sforza attend-il toujours le monument équestre que l’artiste devait ériger à sa gloire. Quant à Isabelle d’Este, qui s’agace de ne pas recevoir son portrait, un moine lui explique que Vinci est « trop occupé à peindre une sainte Anne ».
On ne touche pas à la légère à un tel monument.L’art déclenche les passions. Là on a frôlé l’hystérie
Léonard s’éteint au Clos-Lucé, à Amboise, le 2 mai 1519. Il a 67 ans. Face à son lit, trois tableaux : « La Joconde », « Saint Jean-Baptiste », « La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne ». Acquise par François Ier à la mort de l’artiste auprès de son fidèle assistant, Salaï, l’œuvre est rachetée par Richelieu en 1629, puis léguée à Louis XIII avant d’entrer au Louvre en 1801. Et passe le temps, qui la recouvre d’un épais manteau de crasse.
En complément, un extrait de l'article du magazine "culture match"(18 Mars 2012)
"Le pinceau court sur la toile, monte et descend, s’arrête pour caresser la joue de Jésus. Une joue à bisous, rose et tendre. Léonard de Vinci a le chic pour donner la chair et la vie… Il reprend pourtant les traits du visage, les efface. Fait le tour de son chevalet, observe son tableau. Puis recommence à affronter la peinture, à faire et à défaire. C’est bientôt l’œuvre tout entière qui se décharne et se réduit à une esquisse.
Florence, octobre 1503. A 51 ans, Léonard est un fort bel homme, dont les cheveux argentés tombent au milieu de la poitrine. Elégant, il se parfume, porte des bijoux et un manteau rose, la couleur des nobles. Il revient de Milan, où il a réalisé pour le réfectoire du couvent de Sainte-Marie-des-Grâces une grande fresque. C’est « La Cène », un joyau qui a fait l’admiration des Milanais. Paré de la gloire du grand artiste, il n’a plus rien à prouver. L’entreprise Léonard, peinture, architecture et inventions en tout genre, ne connaît pas la crise. L’atelier de ce savant, poète, ingénieur et protégé des plus puissants seigneurs, de Ludovic Sforza à César Borgia, tourne à plein régime. Malgré cela, il veut célébrer son retour à Florence, ville de son enfance et de son apprentissage dans l’atelier de Verrocchio, par un coup de maître. Un défi pictural. Il imagine une composition à taille humaine autour du plus grand sujet de dévotion de l’époque : sainte Anne, patronne de la république de Florence depuis le 26 juillet 1343, jour où le tyran Gauthier de Brienne fut expulsé de la cité. Mère de la Vierge, elle est le plus souvent représentée avec sa fille et l’Enfant Jésus.
Léonard s’attelle à son œuvre sur un grand carton. Préambule à toute peinture, il sera ensuite reporté sur un panneau de bois. L’artiste invente une construction pyramidale commandée par un ensemble de courbes qui s’entrecroisent et s’enchaînent. Une prouesse, comme si trois personnages étaient regroupés en un seul. Sainte Anne est assise. La Vierge s’installe sur ses genoux. D’un geste gracieux, la Madone soutient son divin bambin, occupé à jouer avec un agneau. L’agneau sacrificiel. Sourire mutin, le petit d’homme cherche à attendrir la Vierge. Elle le réprimande avec douceur, prête à accepter le destin funeste du Christ. Jeux des regards. Scène de complicité entre une mère et son enfant. C’est un chef-d’œuvre de tendresse. Exposé en public au couvent de l’Annonciation durant deux jours, le carton préparatoire de Léonard fait l’événement. Les Florentins sont fascinés. Ils ont l’impression d’assister à un événement troublant : devant eux, Anne est rassurée de voir sa fille se résigner au sacrifice à venir de son enfant. La modulation des vêtements, la subtilité des carnations, l’attitude des personnages sont extraordinaires. En opposition à la manière sèche et rigide de ses prédécesseurs, Léonard noie « les contours d’une manière légère », comme l’écrira Diderot, pour restituer les volumes d’un corps, la profondeur d’un paysage. Donner l’illusion de la grâce et de la vie. Michel-Ange et Raphaël retiendront la leçon.
Retour à l’atelier. Léonard reporte les contours, commence à peindre sur le panneau de bois. Il reprend, modifie, approfondit, retrace, ne retient que l’essentiel, cherche le meilleur schéma. Inlassablement. Milan, Rome, la France. Dans la traversée des Alpes, « La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne » est du voyage, blottie dans une malle, contre « La Joconde » et « Saint Jean-Baptiste ». Dix-neuf ans de travail acharné aboutissent finalement à un chef-d’œuvre inachevé. Après tout, c’est la caractéristique de ce maître de la Renaissance : l’impossibilité de terminer la plupart des travaux qu’il entreprend. Ainsi, le duc Ludovic Sforza attend-il toujours le monument équestre que l’artiste devait ériger à sa gloire. Quant à Isabelle d’Este, qui s’agace de ne pas recevoir son portrait, un moine lui explique que Vinci est « trop occupé à peindre une sainte Anne ».
On ne touche pas à la légère à un tel monument.L’art déclenche les passions. Là on a frôlé l’hystérie
Léonard s’éteint au Clos-Lucé, à Amboise, le 2 mai 1519. Il a 67 ans. Face à son lit, trois tableaux : « La Joconde », « Saint Jean-Baptiste », « La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne ». Acquise par François Ier à la mort de l’artiste auprès de son fidèle assistant, Salaï, l’œuvre est rachetée par Richelieu en 1629, puis léguée à Louis XIII avant d’entrer au Louvre en 1801. Et passe le temps, qui la recouvre d’un épais manteau de crasse.
Invité- Invité
intéressante
Merci Caroline pour ce conseil de visionnage.
L'émission sur la restauration du tableau de Léonard était bien intéressante et en plein actualité puisque le tableau a été terminé de restaurer le 15 février 2012.
L’émission suivante sur la vie cachée des oeuvres de Léonard est à voir également.
Rediffusions vendredi 13 avril à 3h40 sur arte ou le 19 avril à 14h10
L'émission sur la restauration du tableau de Léonard était bien intéressante et en plein actualité puisque le tableau a été terminé de restaurer le 15 février 2012.
L’émission suivante sur la vie cachée des oeuvres de Léonard est à voir également.
Rediffusions vendredi 13 avril à 3h40 sur arte ou le 19 avril à 14h10
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