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Rêve et bouddhisme

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Message  Projectarea54 Mar 30 Oct 2007 - 16:13

Rêve et bouddhisme
:Smileysommeil:
Quelle que soit la durée de notre sommeil, des rêves interviennent.
Certaines personnes ne se souviennent pas de leur rêves, mais dans l’absolu, on ne peut dire qu’il y ait de sommeil sans rêve. Même si nous avons une grande activité physique ou une grande activité intellectuelle et que nous sommes épuisés par ces activités, il est certain que nous rêvons.
Ces rêves, nourris par les expériences de cette vie-ci mais aussi par celles des vies antérieures, déposent dans notre continuum mental des potentialités, y laissent des empreintes. La preuve en est que nos activités diurnes, dont nous sommes préoccupés, imprègnent nos rêves.
Il peut se produire aussi des expériences de rêve qui n’aient rien à voir avec une quelconque de nos activités habituelles, de nos lieux, de nos paroles habituelles. Nous devons y voir l’effet d’empreintes et de tendances anciennement déposées dans le continuum mental qui se manifestent à l’état onirique. Le fait que nous n’ayons pas toujours la mémoire de nos rêves peut être dû à des troubles de la circulation, des vents subtils qui parcourent notre corps et qui perturbent le souvenir des rêves. Certaines maladies du foie ou simplement certains repas trop copieux peuvent également empêcher ce souvenir. Le foie, en particulier, intervient sur la circulation des vents subtils à l’intérieur du corps. Par exemple, une personne qui ne s’endormirait pas entre 23 heures et 2 heures du matin alors même que le foie a une assez grande activité, n’aura pas le souvenir de ses rêves car elle n’aura pas eu le repos du
corps au moment nécessaire.
Généralement au petit matin, nous nous souvenons plus ou moins clairement de nos rêves ou au moins, au minimum, que nous avons rêvé. Il existe dans la voie spirituelle, des instructions qui, correctement appliquées, permettent de favoriser, développer le souvenir de nos rêves. A certaines occasions, il se peut aussi que nous rêvions longtemps et beaucoup. Nous nous demandons alors pourquoi nous rêvons tant. En
particulier quand les personnes se fondent sur les instructions données par le maître qui permettent d’avoir une plus grande clarté des rêves. A un certain moment apparaît une profusion des rêves. Ceci est normal dans le processus, mais le fait d’avoir une conscience parfaitement claire de nos rêves est quelque chose qui n’arrive pas fréquemment.

Que se passe-t-il dans le rêve ?
C’est comme si nous laissions notre corps de l’état de veille de côté pour
assumer en quelque sorte un nouveau corps, celui de l’état de rêve.
Car bien évidemment nous n’emmenons pas notre corps dans le rêve. Dans les pratiques bouddhistes, plus particulièrement dans le véhicule du mantra secret, véhicule plus profond, plus ésotérique, il existe des méditations, difficiles à mener, de déités titulaires, au cours desquelles nous nous concevons sous un aspect pur et qui peuvent être mises à profit au cours même du rêve.
On pourrait prendre l’exemple d’un tibétain qui viendrait en France ou ailleurs, et qui tout naturellement rêverait du Tibet.
Un des instructeurs de Rinpotché au Tibet lui donnait l’exemple suivant :
(souvent au Tibet, les petits assistent les parents dans les tâches domestiques ou autres comme emmener les yaks au pâturage, etc.)
« Alors qu’un petit ramenait le troupeau à la ferme, sa mère lui demanda en le grondant où était passé son chapeau, (comme il fait très froid, tous portent un chapeau).
Ce petit s’adressa à son professeur qui lui promit de retrouver son chapeau. Le professeur utilisa la maîtrise qu’il avait du rêve pour se rendre avec le corps du rêve, à travers la région à la recherche du chapeau. Il trouva le chapeau. Ne pouvant l’emporter avec le corps du rêve, il alla au petit matin le chercher avec son corps physique, le rendit à l’enfant, et tout rentra dans l’ordre. »
Ainsi, nous avons parfois intérêt pour arriver à nos fins, à avoir une maîtrise de nos rêves… !
On raconte ainsi que les pratiquants qualifiés peuvent utiliser leur maîtrise des rêves pour se débarrasser de leurs corps grossiers, et pour se rendre dans certains lieux purs, certains paradis liés à des Bouddhas. Par exemple le Bouddha Amitabha , le bouddha de lumière infinie, enseigne dans le monde de Grande Félicité le Dharma aux auditeurs qui s’y trouvent.
Certains pratiquants utilisent leurs corps de rêve pour se rendre dans ces lieux et recevoir ces enseignements qu’au petit matin ils mettent par écrit. Comme il existe en Occident beaucoup de traductions de la vie du yogi et saint Milarepa, on trouvera maints exemples de telles expériences en lisant les « Cent mille chants », sa biographie, dont l’auteur est le Bouddha Vairocana. Plus qu’une simple biographie d’ailleurs, c’est l’histoire de « sa complète libération ».
Dans les traductions occidentales, c’est Retchungpa, « celui qui est vêtu d’une petite robe de coton » qu’on lit comme nom d’auteur, car celui-ci, lui-même yogi ayant grâce aux instructions de son maître, obtenu la maîtrise des rêves, se rendait dans les mondes purs des Bouddhas pendant ses rêves. Il se rendit une fois dans le paradis pur de Vairocana, où il entendit le récit édifiant de la vie de Tilopa et Naropa, les deux premiers maîtres à l’origine de cette lignée (la lignée Tilopa-Maropa-Marpa-Milarepa-Retchungpa). Alors qu’il allait quitter ce bardo du rêve où il se trouvait, une dakini l’engagea à rester encore un peu. Il fit la requête au Bouddha Vairocana de lui apprendre la vie de son maître, Milarepa. Ce qu’il obtint. Empli d’une grande joie, au petit matin, il coucha sur le papier ce qu’il avait entendu de Vairocana, c’est à dire la vie complète, exhaustive, sans aucune erreur de son maître Milarepa. C’est ainsi que celle-ci est parvenue jusqu’à nous.
Pour arriver à une telle maîtrise des rêves, il faut non pas s’entraîner par soi- même mais s’appuyer sur les instructions d’un maître qualifié, c’est à dire un maître qui en a fait lui-même l’expérience.

Extrait de :
Les six bardos
Conférence de Chépadorjé Rinpoché
Paris – 10 novembre 2002

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"Celui qui est le maître de lui-même est plus grand que celui qui est le maître du monde."
Bouddha.
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